La maison à colombages est un type de bâtisse que l’on peut retrouver un peu partout en France et en Europe. Cette construction traditionnelle, qui apparaît essentiellement à partir du Moyen-Âge, aborde des façades caractéristiques. Aussi appelée maison à pans de bois, la maison à colombages est une bâtisse à ossature bois. Cette assemblage de charpenterie utilise un ensemble de poutres en bois qui permet de monter l’édifice, et sert de structure porteuse.Les colombages sont ensuite remplis à l’aide du hourdis (qui peut être composé de différents matériaux) ou, comme dans la Champagne, de torchis (terre argileuse et paille), ce qui va permettre de dresser les maçonneries et de raidir le bâtiment.

Les constructions en bois sont un défi face aux risques d’incendie, en particulier à une époque où les maisons avaient un toit de chaume et où le chauffage se faisait à la cheminée ! À partir du XVIIe siècle, un édit de Colbert va obliger à enduire la plupart des façades à colombages dans les grandes villes, pour réduire ce risque. Elles sont alors souvent couvertes par des enduits au plâtre, en particulier dans les grandes villes, ce qui dissimule les colombages. Troyes,, Bar-Sur-Seine et, d’une façon générale le département de l’aube, possède grand patrimoine de maisons en pans de bois du XVIème siècle.
Le colombage en lui-même est composé de trois types de poutres :
- Les poteaux : sont des poutres verticales, qui permettent de monter la maison et soutiennent les étages ou le toit.
- Les sablières : aussi appelées traverses, sont les poutres horizontales. Elles permettent de créer les étages et de relier les poteaux entre eux.
- Les contreventements : sont des poutres diagonales, qui vont permettre de renforcer la structure en répartissant les charges portées par les poteaux et les traverses. Dans certains cas, elles étaient également utilisées à titre décoratif, pour imprimer des motifs dans le colombage.
Dans les grandes villes historiques comme Troyes ou Bar-Sur-Seine, il n’est pas rare que les bâtiments à colombages les plus anciens soient des maisons à encorbellement. Ce sont des bâtiments dont les étages supérieurs sont avancés par rapport au rez-de-chaussée ce qui permettait plus d’espace intérieur sans empiéter sur les ruelles très étroites des villes médiévales. Les étages supérieurs étaient alors soutenus par des corbeaux (aussi appelés consoles), des pièces de bois qui renforçaient la structure générale de l’édifice.

Les colombages étaient remplis pour assurer le clos couvert du bâtiment ! On appelait ce remplissage : « hourdis ». Toujours selon les époques et localités, le hourdis peut être composé de différents matériaux : Moellons (pierres), Briques, Torchis, Plâtre, etc. Le hourdis garantissait l’étanchéité à l’air des façades. L’un des matériaux les plus fréquents utilisé était le torchis, un mélange de terre, de paille et d’eau, appliqué sur un treillis en bois (on appelle cette technique le clayonnage). Dans les villes ou régions les plus riches, on privilégiait des matériaux plus résistants, notamment la brique de terre cuite.
Bar-sur-Seine en compte un très grand nombre qui sont arrivés jusqu’à nous en défiant les grands incendies, les conflits armés, ou plus simplement, le temps qui passe.

L’utilisation du bois dans la construction de l’habitat dans l’Aube remontent à l’Age du bronze (1800 à 1000 av. J.C.). Au Moyen Age, les maisons étaient essentiellement construites en bois et en « torchis ». Le torchis de remplissage est un « mortier » fait d’un mélange d’argile et de paille d’avoine ou de foin coupé auquel on ajoutait parfois des paillettes de lin. C’est le meilleur isolant qui soit.
Autour des villes, les forêts (la forêt d’Othe, de Chaource, du Der, d’Orient) abondaient de bois de construction, Les maisons à colombages étaient construites avec des poutres en chêne.

A Troyes, les très rares plus vieilles maisons en pans de bois datent de la fin du XVème siècle. Une longue liste d’incendies détruira les habitations. En 888, les Normands (les anglais) investissent la ville de TROYES et l’incendient. Ce fut le début d’une longue liste d’incendies ravageurs : Le 23 juillet 1188, Troyes est en grande partie détruite par un violent incendie. En mai 1209 rebelotte… Mais lors du grand incendie de 1524, ce sont 3 000 maisons qui partent en fumée et sinistre 7 500 Troyens. Les 5 grosses cloches Saint-Jean-au-Marché sont fondues. Puis le 4 mai 1530, le samedi 26 mars 1551, le 13 novembre 1569, en 1574 et 1583, etc, etc. A Bar-Sur-seine le feu y fait également d’énormes ravages mais on n’a peu d’infos sur les dates de ces derniers.

Bar-sur-Seine est la dernière agglomération avant de « pénétrer en Bourgogne ». Tous les villages au sud de Bar-Sur-Seine sont ou ont été en Bourgogne voir notre article sur l’Histoire de Bar-Sur-Seine de l’Antiquité au Moyen-âge. Entre les Comtes de Champagne et les Ducs de Bourgogne on pourrait imaginer ce type de dialogue : « – Je t’aime je te l’offre .. Et puis non ! je ne t’aime pas, je te déteste de te le reprends !!! ».

Ceci jusqu’en 1284 : Le roi de France Philippe le Bel épousa Jeanne de Navarre, héritière du comté de Champagne et du royaume de Navarre. L’année suivante, le comté de Champagne fut réuni aux domaines de la couronne et les habitants des villages de la marche séparante devinrent tous des sujets du roi de France. De ces échanges belliqueux il reste des traces dans le paysage du barséquanais que l’on peut encore voir aujourd’hui.

Les maisons de « laves de Bourgogne ».

Cette méthode de construction traditionnelle paraît simple a priori. Elle consiste en l’assemblage de pierres, astucieusement empilées les unes sur les autres. Les murs séparant les champs et les pâturages étaient construits sans liant pour les fixer. Pour les maisons on utilisait de la terre mélangée à du sable.

Pour les habitations comme pour les murs des haies, les pierres ne sont pas choisies au hasard et doivent contenir certaines spécificités : elles devaient être minces ou en plaquette pour être plus facilement empilées et surtout être capables de résister à l’usure du temps.

Généralement désignées sous le terme de “lauze”, les pierres sèches sont appelées “laves” en Bourgogne. Cela n’a rien à voir avec les volcans ! En effet, ce sont des roches calcaires qui se présentent naturellement en plaquette, à la surface du sol. L’origine de ce mot, vient de l’expression bourguignonne « laver les pierres » signifiant lever les pierres ou bien de « pierre lavée » désignant les pierres lavées par la pluie à la surface du sol.

Les laves de Bourgogne sont extraites dans des formations géologiques datant du jurassique, telle la formation des calcaires de Ladoix. Formés il y a environ 165 millions d’années, ces calcaires contiennent de nombreux petits débris d’organismes marins. Les courants marins qui agitaient les eaux à cette époque en ont façonné la morphologie naturelle en fines plaquettes. Aujourd’hui, cette roche se délite facilement, donnant des plaques de quelques centimètres, les “laves tuiles”, utilisées pour les toitures et d’autres plus épaisses allant jusqu’à une quinzaine de centimètres, “la mureuse” servant à construire les murs et les enceintes.

La pierre de Bourgogne, tout comme la pierre naturelle de Travertin, fait partie de la famille du calcaire. En effet, elle peut avoir une apparence différente selon sa provenance, entre le nord et le sud de la Bourgogne. De la même façon que le travertin, la pierre de Bourgogne est utilisée depuis de très nombreuses années pour décorer et habiller d’anciens monuments et autres bâtiments de la région Bourgogne-Franche-Comté. La pierre de Bourgogne est une pierre naturelle capable de réguler la température. Effectivement, elle emmagasine la chaleur lorsqu’il fait froid en hiver, et est capable de conserver la fraîcheur en été lorsqu’il fait très chaud. Cette magnifique pierre naturelle est durable dans le temps.

Les carrières d’où elles sont extraites sont appelées des “lavières”. Il s’agissait souvent de petites exploitations artisanales. On peut encore en trouver quelques unes au nord de Dijon, dans le parc de la Combe à la serpent.

Dès le XIe siècle, les laves de Bourgogne sont utilisées pour les toitures des églises romanes, la construction de lavoirs ou encore de fours à pain. L’église Notre-Dame, à Talant, en est un exemple magnifique. Entièrement restaurée, elle est recouverte d’une belle toiture en lave, extraite des carrières situées aux alentours. Pour construire ces toits en pierre, il fallait un véritable savoir-faire artisanal. Une charpente en bois brut, taillée à la hache, permettant de caler les laves et suffisamment solide. Ensuite, les couvreurs construisaient ces toits en pierre avec patience et savoir-faire, taillant chaque lave pour un ajustement parfait. Une toiture ainsi réalisée pouvait durer plus d’une centaine d’années.
sources : LE BIEN PUBLIC
Bourguignons

En effet, au Nord de Bar-Sur-Seine, en allant vers TROYES sur la D671 vous passerez près d’un village du nom de Bourguignons. Traversez le village et ?…… pas un pan-de-bois !!! Toutes les maisons sont en pierres de lave… Quand on est bourguignon ben… on est bourguignon !
A tout ce qui est, existe son exception. On peut dire de l’habitat traditionnel champenois qu’au Nord de Bar-sur-Seine ainsi que dans le département de l’Aube les pans de bois faisaient légion. Dans tous les villages au sud de Bar-Sur-Seine, point de pans de bois. L’habitat traditionnel bourguignon remonte jusqu’à Bar et un peu au-delà, au Nord du Bourg.

Le colombage mode d’emploi
En plein cœur des maisons à colombages de type champenois, comment ne pas vous proposer l’ouvrage de Jean-Louis Valentin. Ce garçon est Compagnon du Devoir, Maître-Charpentier, et Architecte DPLG, expert de la construction à ossature bois.

Dans son ouvrage, ce Maître-Charpentier explique les grands principes de conception et d’intervention sur les pans de bois des maisons à colombage, qu’il s’agisse d’entretien, de réparations ou de modifications. Il permet d’acquérir une connaissance pointue des différents types de maisons et de leurs mises en oeuvre, selon les régions où elles ont été construites, pour une restauration de qualité et respectueuse de leur valeur patrimoniale.
Un guide essentiel pour les propriétaires de maisons et les artisans, par Jean-Louis Valentin, Compagnon du Devoir, Maître-Charpentier, et Architecte DPLG, expert de la construction à ossature bois.
Le colombage, mode d’emploi ; L’auteur : Jean-Louis Valentin – Collection Chantiers pratiques – Editions Eyrolles
Un aperçu unique du vignoble au tournant du XXe siècle et une démonstration de l’ampleur de la mobilisation de tous les acteurs de la filière pour sauver la vigne en France. Chacun pourra y trouver les variétés présentées dans sa commune, même si aujourd’hui elle ne porte plus de vigne. Il permet également de comprendre les choix conseillés dans le contexte de l’époque, et, pourquoi pas, d’identifier dans les vieilles vignes encore greffées par le vigneron, un pied de cépage ancien presque disparu aujourd’hui.
Transcription Jacques Daunay, auteur Jean Guicherd, réédition à l’initiative de l’association Histoire et Patrimoine, juin 2019, 278 pages. Renseignements auprès de Benoît Tassin, vice-président de l’association : champagne.benoit.tassin@wanadoo.fr – Disponible à l’office de tourisme de Bar-sur-Seine
