Citation du moment à méditer :
" Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. " François Rabelais

Les travaux sur le moulin de Bar-sur-Seine s’appellent : « L’Arlésienne »

Crédits Photos : France Télévisions (France 3), France Info, L’Est Eclair, Fondation du patrimoine

L’emblématique moulin de Bar-sur-Seine est à l’abandon depuis des décennies. Voilà une réhabilitation qui fait beaucoup parler d’elle et ce n’est rien de le dire. Quiconque passe sur l’axe qui mène vers le Sud de l’Aube ne peut pas « rater » cette « verrue », cette « horreur » de la bonne ville de Bar-Sur-Seine. Les barséquanais n’osent même plus y croire … car, en cette fin juin 2024, le moulin de Bar-sur-Seine (Aube) posé sur la Seine n’a toujours pas entamé sa cure de jouvence.

A noter, le moulin de Verrières a été reconverti en micro-centrale hydroélectrique

Voilà ce qu’on pouvait lire à propos du moulin de Bar-Sur-Seine dans la presse.

Et si on faisait le point ici ?

Lu dans le quotidien régional l’EST ECLAIR, extraits :

Le moulin, cet élément du patrimoine local et industriel du XIXe siècle va devenir un lieu de manifestations culturelles et de valorisation des énergies renouvelables puisqu’il a gardé son activité hydroélectrique. Avec le loto du patrimoine, l’année 2019 a été le point de départ du renouveau de ce moulin qui, appelons le, est un éminent témoin du fondement de l’industrie dans l’Aube au XIXe siècle et de son développement au XXe siècle. Un renouveau qui est soutenu par le Département et intéresse tout particulièrement la communauté de communes du Barséquanais en Champagne qui inscrit le projet dans le cadre de la redynamisation sur le plan touristique du bourg-centre. C’est dire si tout ceci est chargé d’espoir pour la ville et la comté.

Cependant la crise sanitaire freine le projet de réhabilitation, mais la feuille de route se remplit petit à petit et évolue régulièrement. Les premiers travaux sur le moulin de Bar-sur-Seine étaient attendus depuis printemps. La pandémie en aura décidé autrement.

Toujours d’après L’est Eclair :

Alors que les 500 000 € attribués par la Mission Bern à sa restauration sont en passe d’être définitivement perdus, les propriétaires du moulin de Bar-sur-Seine ont ouvert la porte à une vente du site, centrale hydroélectrique comprise.

Le 10 mars 2019, il est sélectionné par le loto du Patrimoine pour la région du Grand Est. La mission Bern annonçait avoir retenu le dossier de réhabilitation au titre de la région Grand Est pour bénéficier des fonds du Loto du patrimoine : un chèque de 500 000€ pour des futurs travaux afin de commencer la réhabilitation et la sauvegarde de cet édifice, témoin du patrimoine barséquanais datant de 1854 et dernier vestige des grands moulins à pan de bois. La réhabilitation, qui aurait du commencer par le clos et le couvert avec la réfection de la charpente, de la toiture, les murs et menuiseries.

Avec « L’architecte qui a été retenu (Mathieu Baty), un point d’étape avec la Fondation du patrimoine aurait du suivre mais tout a été retardé à cause entre autre de la COVID qui a donné un arrêt brutal aux activités.

Notons que des partenariats ont été créé. C’est le cas notamment d’un partenariat qui pourrait se nouer avec l’EPF, une école troyenne d’ingénieurs ouverte à l’international dans le domaine notamment de l’architecture, ou encore avec l’Institut universitaire des métiers et du patrimoine pour un éventuel chantier école.

Tout comme est à l’étude un partenariat public-privé afin d’y parvenir. Le résultat d’une étude a d’ailleurs été présenté par la communauté de communes aux élus, le 5 mars dernier 2024.

Le plein d’idées, c’est pas ce qui manque !

En revanche, les moyens de les réaliser et surtout ceux qui pourraient participer à cette grande aventure sont rares ou peu fiables !

La partie immeuble qui a abrité autrefois une huilerie puis une filature, pourrait, en effet, devenir lieu de manifestations culturelles et d’expositions permanentes et temporaires. Des salles de réunions seraient destinées, entre autre, à la formation des vignerons lors de séminaires, un amphithéâtre pour des conférences sur la promotion du vignoble champenois et aussi très utile pour la valorisation de la production d’énergies renouvelables ; un lieu d’expérimentations et d’accueil de services publics… Pourquoi pas un restaurent, un mini-golf et d’autres structures pour accueillir et garder sur place les intervenants ainsi que les participants ? De belles idées qui seraient capables de créer des emplois, de rassembler, d’informer et d’ouvrir les horizons. De nombreuses pistes sont donc à l’étude sur l’occupation des lieux et, pourquoi non ? La population peut laisser ses suggestions à la mairie.

Tout est à bâtir et les barséquanais ont hâte de voir apparaître un échafaudage qui semble n’est pas pour demain…

Les plus et les moins du tourisme dans l’Aube

Des amoureux du patrimoine à son chevet
Une association de sauvegarde est née en avril 2019 pour valoriser le moulin et en assurer la sauvegarde. Une poignée de bénévoles intéressés par cet élément du patrimoine et sa renaissance ont rejoint Stéphane Prunier. L’association, appelée Association de sauvegarde du moulin de Bar-sur-Seine tout bonnement, participe à sa manière au projet de réhabilitation.

Et elle est active !! Voyons quelques exemples : L’opération portes ouvertes lors des Journées européennes a été par exemple conduite par ces bénévoles. Du yoga s’est déroulé l’été dernier sur le toit terrasse. D’autres animations sont en gestation. Elle doit, à cet égard, organiser des manifestations sur site, ou non d’ailleurs. La vente d’objets promotionnels est également mentionnée dans les statuts de cette association. Un remue-méninges pour recueillir la parole de ceux qui ont connu le moulin par le passé ou en ont entendu parler par leurs aïeux, et ainsi pour rassembler des anecdotes ou faits à propos de ce moulin, était prévu. Il est repoussé dans le but de retracer « la vie de ce moulin » et la partager le moment venu avec le plus grand nombre.

La restauration d’un moulin historique lauréat de la Mission Bern en 2019 à l’arrêt : « les propriétaires nous ont menés en bateau »

Lu également sur le site de FRANCE 3 (France Télévision) • © Tiphaine Leroux / France Télévisions Écrit par Pauline Lhermitte Publié le 25/06/2024 à 11h54

Un emblématique moulin du XIXᵉ siècle situé à Bar-sur-Seine (Aube) est à l’abandon depuis des décennies. En 2019, ce projet avait été choisi par la Mission patrimoine portée par Stéphane Bern pour la Région Grand Est. Aujourd’hui, les propriétaires souhaitent vendre. La communauté de communes du Barséquanais en Champagne s’est déjà manifestée.

D’abord retardés par la crise Covid en 2020, des travaux sont officiellement lancés en septembre 2022. « Mais il ne s’est rien passé. On y a quand même cru à un moment, car on a vu s’installer une baraque de chantier, mais rien n’a été fait.

Les propriétaires ont mené tout le monde en bateau dans cette affaire », souffle Claude Penot, président de la communauté de communes du Barséquanais en Champagne.

Une enveloppe de 500 000 euros avait été octroyée par la mission Bern en 2019 pour la remise en état du moulin.


Une enveloppe de 500 000 euros avait été octroyée par la mission Bern en 2019 pour la remise en état du moulin.

• © Tiphaine Leroux / France Télévisions

Pourtant, les devis étaient signés, les entreprises retenues et le permis de construire déposé en juin 2021. Ne manquait plus que le feu vert des propriétaires, les frères Prunier. « Ce dossier nous a mis en difficulté », avoue Mathieu Baty, architecte en charge du projet. « On a toujours des factures en attente, et c’est pareil pour les entreprises engagées. De notre côté, nous attendons le règlement des études, pour un montant total de 15 000 euros. Cela représente 5 % de notre chiffre d’affaires », ajoute-t-il.

D’autant plus qu’en 2019, une enveloppe de 500 000 euros du Loto du patrimoine pouvait être débloquée, sur présentation des factures des travaux. En plus d’une collecte de 57 000 euros via la Fondation du Patrimoine. Mais rien n’a bougé. Certains soufflent que les frères seraient en désaccord sur les objectifs du projet. Mais Valéry Prunier, l’un des propriétaires du moulin, joint par France 3 Champagne-Ardenne, balaie cette interprétation et indique qu’il était impossible d’avancer la somme : « le constat, c’est que nous avons acheté en 2009 avec pour objectif de récupérer les bénéfices de la centrale hydroélectrique pour retaper le moulin. Le souci, c’est que la centrale ne génère pas suffisamment d’apport ».

Plutôt que de laisser les choses continuer en l’état, on se dit que l’heure est venue d’être responsable.
Valéry Prunier, propriétaire du moulin

« On n’a pas l’envergure suffisante à deux pour résoudre cette équation économique. Alors, plutôt que de laisser les choses continuer en l’état, on se dit que l’heure est venue d’être responsable. » Avec une échéance portée par les services de l’État et les collectivités pour enfin avancer : celle du 30 juin 2024. La décision de vendre s’est ensuite révélée évidente, bien que navrante pour les deux frères.

À l’époque, le clos et le couvert devaient être la première étape d’un vaste chantier qui aurait coûté, rien que pour la partie bâtiment (hors centrale hydroélectrique) « 2,6 millions d’euros » selon Dominique Baroni, maire de Bar-sur-Seine, dont 1 million d’euros pour la première phase de sécurisation.

Le moulin en vente dans son intégralité : Les Bâtiments de France estiment la valeur du moulin à zéro euro.

Claude Penot président de la communauté de communes du Barséquanais en Champagne

Entre 2022 et 2024, seule la consolidation du bâtiment a été réalisée. Après que la préfecture de l’Aube a menacé de prendre un arrêté de mise en péril en début d’année 2024, une intervention d’urgence a été menée « pour étayer et conserver le bien. Aujourd’hui, il n’y a plus de risques d’éboulement », nous informe Mathieu Baty. Mais cette menace aura très certainement précipité les choses, puisque les propriétaires prennent par la suite la décision de mettre en vente le moulin dans son intégralité.

« Les Bâtiments de France estiment la valeur du moulin à zéro euro. Mais ce n’est même pas la peine de leur proposer de le récupérer gratuitement » s’en amuse presque Claude Penot. « Les Bâtiments de France ne sont pas en mesure de chiffrer la valeur d’un bien. Sur cette opération, l’idée n’est pas de gagner de l’argent, mais de retrouver le coût d’achat que mon frère et moi avons mis au départ », répond Valéry Prunier. On parle alors de 300 000 euros.

La communauté de communes entre en jeu, les 500 000 euros conservés
« À l’heure actuelle, la communauté de communes n’a pas pris la décision d’acheter ou d’entamer quoi que ce soit », lance son président. Cela a le mérite d’être clair. Mais l’élu se dit prêt à avancer sur le dossier, et souhaite récupérer les fonds de la mission Bern. 500 000 euros qui permettraient de financer les « 93 portes et fenêtres du moulin », d’après l’architecte Mathieu Baty.

Pas d’inquiétude à avoir, selon la Fondation du Patrimoine : « Nous re-signerons une convention avec le nouveau propriétaire sans problème, les fonds sont attribués au moulin et non aux propriétaires actuels. Ce qui est important, c’est que le moulin soit sauvé », rassure Pierre Possémé, délégué régional Champagne-Ardenne. De même que les 57 000 euros récoltés sur le site internet de la Fondation. Une bonne nouvelle pour celui ou celle qui voudra bien racheter le moulin. Peut-être la communauté de communes du Barséquanais en Champagne ?

Un groupe de travail constitué

Pour aller de l’avant et tenter de donner (enfin) un avenir plus radieux à ce moulin du milieu du XIXᵉ siècle et abandonné depuis des décennies, un groupe de travail a été mis en place lors du conseil communautaire du 12 juin 2024. Une quinzaine de conseillers communautaires a été désignée pour avancer sur le dossier, dont Didier Thiébaut, maire de Landreville et vice-président de la CCBC en charge du développement économique. « Les choses sérieuses commenceront à la rentrée, c’est un dossier qui sera traité en priorité »dit-il.

Pour développer une stratégie, il faudra alors être bien accompagné. Car le moulin de Bar-sur-Seine est un site complexe, entre foncier et production d’électricité. « Nous avons pu contacter différents opérateurs, comme les services de l’État, le syndicat départemental d’énergie (SDEA), le syndicat départemental des eaux (SDDEA) sur la partie exploitation hydroélectrique, ou encore l’Établissement public du foncier de Grand Est qui peut nous aider à investir. Mais il faut qu’il y ait une décision politique », confie Claude Penot. Il le reconnaît, « la communauté de communes n’a pas la possibilité d’investir ou d’attaquer quelconques travaux. Sauf aides, subventions et partenariats. » Didier Thiébaut l’assure déjà, la Région Grand Est est intéressée par le projet. Ne reste plus qu’à tout reprendre, pour qu’enfin, le moulin retrouve de sa superbe.

Après des travaux de réhabilitation, le moulin de Bar-sur-Seine devait retrouver de sa superbe.

• © Mathieu Baty / Architecte

Quel était le projet ? Les travaux devaient se dérouler en deux phases : la première se consacrait à la restauration de la façade, de la toiture et du plancher. Et la deuxième à l’aménagement intérieur. La communauté de communes du Barséquanais en Champagne (CCBC) souhaitait y installer son siège social. « Nous sommes actuellement dans l’ancien hôpital de Bar-sur-Seine, mais nous y sommes à l’étroit, et c’est un vieux bâtiment« , indique Claude Penot. « Je n’ai même pas de bureau, je dois utiliser ceux de mes agents ! Ici, chacun ramène son chauffage électrique l’hiver et son ventilateur l’été« , s’exaspère le président de la CCBC.

Quelques exemples de réhabilitation

Sur les cinq étages du moulin, un premier aurait été consacré aux énergies vertes liées à la centrale hydroélectrique. Un autre au pôle animation, jeunesse et social, deux auraient accueilli la dizaine d’agents de la communauté de communes, et le dernier aurait servi de salle de réunion.

Un grand merci à France Télévisions (France 3), France Info, Mathieu Baty / Architecte, L’Est Eclair, Fondation du patrimoine pour nous permettre grâce à eux de donner des nouvelles de notre vieille dame au bord de la Seine