

Le Temps Des Châteaux
On trouve trace d’une maison-forte depuis le XIVe siècle qui était protégé par deux côtés par des cours d’eau et les deux autres par des fossés inondés. Le château est situé sur la commune de Polisy au confluent de la Seine et de la Laignes.
La plus ancienne représentation connue du château date de 1629 (almanach de Bar-sur-Seine, 1864). Ce dessin montre le château médiéval, vu depuis l’est, entouré d’eau et clos par une enceinte. Le Château de Polisy prend sa forme actuelle grâce à Jean de Dintenville entre 1537 et 1555. Ancien ambassadeur en Angleterre de François Ier et seigneur de Polisy, il se retire sur ses terres et aménage la demeure. Le domaine se compose alors d’une aile d’entrée avec laiterie et cellier, d’une grange, d’écuries et d’un logement indépendant.
Homme passionné par les Arts, Jean de Dinteville fait appel à des artistes de la cour pour bâtir son château tels que Le Primatice et Dominique Florentin, qui avaient travaillé au Château de Fontainebleau. Il fait exposer à l’étage son portait réalisé par Hans Holbein le Jeune, Les Ambassadeurs, visible aujourd’hui à Londres.
Le château fut rénové dans son ensemble et modernisé au début du XIXème siècle avec l’ajout d’une dépendance. Sa façade sur cour fait face à la chapelle seigneuriale qui s’ouvre par une grande baie sur le À l’entrée se trouvait l’auditoire, où il rendait justice et où siégeait un notaire royal. L’aile d’entrée comprend le passage, le puits, l’ancienne laiterie et le cellier. On y trouvait une grange, des anciennes écuries et de la maison de l’intendant. La première pierre du château est posée en 1544, ainsi que l’indique l’inscription gravée qui se trouve dans la cave : « LAN DE GRACE M. D. XLVIII JEHAN DE DINTEVILLE BAILLY DE TROIES APRES AVOIR ACHEVER LA BASSE COUR FAIT COMMENCER… ».
Jean de Dinteville fait appel à des artistes de la cour pour bâtir son château, Le Primatice et Domenico del Barbieri, dit Dominique Florentin, qui avaient travaillé au Château de Fontainebleau. Cette partie du château de Polisy est inspirée par les travaux de l’architecte Sebastiano Serlio. Il est réalisé pour le chef-d’œuvre que Jean de Dinteville exposera dans la salle du premier étage : Les Ambassadeurs peint par Hans Holbein le Jeune en 1533 alors qu’il était ambassadeur pour François Ier à Londres.
Dans les années 1830 la restructuration est complétée par une nouvelle dépendance qui offre une serlienne. Le château a été endommagé par un incendie en 1992. Sa façade sur cour fait face à la chapelle seigneuriale qui s’ouvre par une grande baie sur le chœur de l’église.
Dans le château du XVIe siècle ne restait qu’un dallage émaillé sur lesquelles se trouvaient : « FIDES SPES CHARITAS » qui sont les qualités attribuées à Jean IV. Il était posé dans la grande salle d’honneur au premier étagesin du parc.
Le château fut rénové dans son ensemble et modernisé au début du XIXème siècle avec l’ajout d’une dépendance. Sa façade sur cour fait face à la chapelle seigneuriale qui s’ouvre par une grande baie sur le chœur de l’église.

Endommagé par un incendie en 1992.
Suite à l’incendie, il a désormais besoin de travaux importants de restauration : fin de la mise hors d’eau du château, restauration de l’intérieur de la chapelle seigneuriale (dallages en pierre, terre cuite, parements et vitraux) et consolidation d’urgence de la voûte de la cuisine du château. Le parc fera aussi l’objet de restauration : entretien et élagage des platanes, restauration du portail d’entrée grâce au Club des Mécènes du patrimoine de l’Aube. Renseignements et dons ici





L’histoire de la famille de Dinteville se lit encore à Londres, à New York et au Musée de la Renaissance à Écouen (95).

Sa façade sur cour fait face à la chapelle seigneuriale qui s’ouvre par une grande baie sur le chœur de l’église. Le château et la chapelle conservent encore des éléments de décors de la Renaissance justifiant l’inscription aux titres des monuments historiques en 2011 malgré de lourds dommages causés par l’incendie en 1992.

Ces faïences et carrelages émaillés datent de 1545. La dernière est aux armes de Dinteville. Malheureusement ces joyaux ne sont pas visibles aujourd’hui.


sources : https://www.fondation-patrimoine.org/

Découvrez le patrimoine vitré de nombreux édifices dont Polisy fait partie, grâce à la Route du vitrail (route-vitrail.fr). Un outil mis en place par le Département de l’Aube au travers de la Cité du Vitrail (Troyes) : lieu d’exposition, de recherche, de pédagogie et de transmission de la connaissance sur le patrimoine vitré, unique en France.
Flashez le QRCode ci-dessous

Sup. 1135 ha. Alt. 165 m (170 -218m). Pop. 215 h. Code postal : 10110. Canton de Mussy-sur-Seine.

L’église Saint-Félix de Polisy

L’église Saint-Félix de Polisy a ceci d’exceptionnel : elle n’est pas bâtie sur le format habituel. Elle n’est pas en forme de croix mais tout est dans l’enceinte d’un rectangle.

Elle fut édifiée au XVIe à partir d’un édifice ancien dont il reste le chœur roman du XIIe siècle. Elle remonte au XIIe siècle pour le chœur mais sa nef et ses chapelles ont été édifiées au XVIe. Cependant, comme toutes les églises, son autel est orienté côté EST (le soleil levant). Plus de précisions en fin d’article
Les voûtes du bas-côté sud ont été refaites en 1724. La tour date de 1852 et sa flèche de 1884.
D’importantes peintures murales exceptionnelles du 16e siècle ont été mises au jour en 2004


Le portail sud, de type renaissance, est daté de 1530 environ. Deux bustes (St Pierre et St Paul) encadrent le portail surmonté d’une vierge à l’enfant Jésus.

A l’intérieur, la voûte de bois en berceau voit sa charpente de même construction que celle de la commanderie d’Avalleur et de Notre Dame de Paris, En quelque sorte, c’est un bateau retourné.



D’un plan allongé, la nef ne possède qu’un seul bas-côté, au sud. Au 15e siècle on élève deux chapelles encadrant le chœur. Celle du côté nord est l’ancienne chapelle des seigneurs de Dinteville, longtemps propriétaires du château voisin.
La chapelle seigneuriale accolée au nord du sanctuaire abritant la sépulture des membres de la famille de Dinteville du XVe au XVIIe siècle, est ornée d’une verrière de la fin du XIXe siècle dédiée à sainte Claire et à une sainte martyre. Elle n’est pas directement visible.L’édifice et ses vitraux ont été inscrits le 29 mai 1926.

L’église de Polisy a bénéficié en 1988 d’une création de vitraux contemporains, sur la totalité des baies du chœur et du collatéral par l’atelier Gaudin.
Curiosités
- Sarcophage de l’époque franque.
- Château du XVIe, dans l`angle formé par le confluent de la Seine et de la Laigne, construit en 1543/45 par Jean IV de Dinteville, bailli de Troyes : épais murs de refend, carrelage émaillé 1545 aux armes de Dinteville;
- Basse-cour du château 1537 : architecture et inscriptions intéressantes,
- Pressoir unique en Champagne par ses dimensions.
- Eglise Saint-FELIX (IMH) 12°/16° : voûte de bois en berceau, chapelle seigneuriale avec arcade Renaissance ouvrant sur le chœur ; statues 14°/17° (C), et, exceptionnel de nos jours : peinture murale 16° (C).
- Croix de carrefour* (MH) sur le chemin de Polisy a Arrelles.
La « Croix des Curés »
Croix de carrefour* (MH) sur le chemin de Polisy a Arrelles.

La « Croix des Curés » est une croix de carrefour datant du XVe siècle (MH) . Sur le chemin de Polisy a Arrelles, elle est classée au titre des monuments historiques en 1926
Petit rappel : Le carrefour est un lieu de rassemblement, et aussi, à la campagne, un lieu de délimitation de parcelles, de fiefs, de terrains communaux. Les carrefours portent souvent des noms par lesquels les habitants des alentours peuvent se repérer.
Les croix de carrefour, comme les croix de chemin, se sont multipliées au XIXe siècle et étaient particulièrement destinées à marquer les limites d’une paroisse et de ses différents hameaux.
Certaines servent de pauses pendant des processions ou des rogations où le curé en tête, muni en plus d’une croix processionnelle, s’arrête bénir les prés et les champs, appelant de bonnes récoltes.
La suite lue sur https://monumentum.fr/
Croix de chemin dressée sur la route menant à Arrelles. Un dessin du milieu du XIXe siècle permet de connaître les inscriptions aujourd’hui effacées.
La hauteur totale de l’ouvrage est de 5,42 mètres. Le fût présente deux parties d’égale hauteur. La partie basse est de section carrée avec un décor de colonnette à chaque angle, travaillé avec un motif torsadé sur le tiers supérieur.

La partie supérieure est polygonale, à faces concaves. Un motif décoratif établit la jonction entre la partie polygonale et les parties de section carrée.
La croix est ornée de feuillages. Au-dessus, sont sculptés une Vierge à l’Enfant d’un côté et, de l’autre, un Christ en croix. Un texte pouvant se traduire par » ici espèrent tes fils fidèles » se réfère à la statue de la Vierge placée au-dessus.
Le donateur est représenté agenouillé sur la partie nord de la croix, la tête levée vers le Christ. Sur le socle de la sculpture du donateur se voit le blason de la mort, représentée par un crâne. Cette représentation, thème traditionnel de la fin du Moyen Age, est issue de la gravure de Dürer, de 1505.
Sous la figure du donateur se trouve un texte en lettres gothiques. Une autre inscription est gravée de part et d’autre de l’écusson portant la tête de mort.
La croix a été donnée par le curé de Polisy, au début du XVIe siècle, qui en a fait don en pensant à sa mort et à son salut dans l’au-delà.
LAVOIR remarquable
Par une loi du 3 février 1851, l’État décide de couvrir jusqu’à 30 % des coûts de construction des lavoirs communaux. Au XIXe siècle on s’est enfin rendu compte que le linge sale pouvait entraîner la diffusion de maladies comme le choléra, la rougeole ou la variole qui faisaient encore des ravages.


Le rôle social donnait au lavoir toute son importance. Il faut imaginer qu’il fut autrefois un lieu de rencontre animé et bruyant, presque festif, où se retrouvaient régulièrement les habitantes. C’était un lieu de vie réservé aux femmes où la présence des hommes étaient strictement interdite. Les lavoirs résonnaient souvent des discussions, des infos, des commérages et rires des femmes.


Le lavoir de Polisy est équipé d’une plate-forme réglable en hauteur en fonction du niveau d’eau.
Cimetière de POLISY

Au cimetière on remarquera la tombe monumentale des époux Thoureau/Thibesart.

Né le 14 février 1798à Larrey, 21330, Côte-d’Or il épousa le 20 août 1825 Flore THIBESART à Paris.
Monsieur Thoureau fut un grand industriel (entre autres marchand de bois à brûler,). riche homme d’affaire, il a été Conseiller général du canton de Mussy-sur-Seine (1870-1871).

Il décèdera le 11 avril 1871 à Polisy, 10110, Aube, Flore Thibesart (1805-1893)
Histoire d’une famille célèbre pour la restauration de patrimoine
Mr et Mme JAURY possédaient et exploitaient déjà des parcelles de vignes quand Roland MOYAT est arrivé à Polisy pour vivre chez ses grands oncle et tante. Roland n’avait alors que 2 ans et demi. Les années se suivent avec une activité de labeurs intenses. Mr et Mme JAURY ont par la suite adopté Roland d’où le nom composé de MOYAT-JAURY.

La vie durant, Claudie, fille de Roland, s’installe sur l’exploitation et développe l’activité viticole. La vinification et la commercialisation apparaissent enfin avec l’arrivée de Laurent Guilbaud. La gamme est resserrée autour de cinq cuvées. Le domaine propose un gîte rural pour découvrir le domaine et la région.
Une vinée, patrimoine viticole à Polisy

Content d’avoir réussi à sauvegarder ce bâtiment « témoin du labeur des vignerons de l’époque » qui était à l’abandon, Roland Moyat-Jaury se fait toujours un plaisir commenter cette une œuvre familiale lors de la visite de sa vinée. La vinée est un petit bâtiment de style champenois d’environ 50 m² qui se remarque par ses colombages garnis de lauzes.

A l’intérieur, deux imposantes cuves en bois où le raisin noir à jus blanc prenait sa jolie couleur par fermentation. Des outils de vignerons sont exposés à côté dont un peigne à glu (Roland sera heureux de vous donner la signification),ainsi qu’une remarquable croix de Saint-André d’un éminent charpentier, des psous (qui, lors de la révolte des vignerons, ont vu leurs utilisationdétournée de leur usage viticole traditionnel) et autres outils de culture ; des pompes à dos et arrosoirs ; des fûts à gueule ouverte et le nécessaire à l’encuvage, à cylindrer et presser les raisins


À mi-hauteur, sur la gauche, on découvre l’endroit où étaient entreposés la paille et le foin sur un sol en chaux.
Cette vinée possède aussi une cave semi-enterrée où sont alignés des fûts de différentes contenances.Deux rangées de futailles avec des demi-muids 583 l ; feuillettes d’un peu plus de 100 l ; quartauts de 50 et 62 l ; des tonnelets et grosses cuves.

Elle était terminée pour les animations de la Route du champagne 2019. La vinée de Polisy est un des points d’attraits de ce village viticole. Elle peut se visiter sur réservation par mail ou lors d’une des visites guidées organisées par l’Office de Tourisme de Bar-Sur-Seine.Pour en connaître la liste, les dates et les tarifs de ces visites guidées, suivez ce lien : Tourisme-cote des bar nos-visites-guidees
Balade dans POLISY

Autres activités
Jusqu’au XIXe siècle, les tourbières autour de Polisy fournissaient un combustible , source de revenus non négligeable.
Vallée de la Seine avec massifs boisés. Confluent de la Seine et de la Laignes ; Céréales ; Vignes AOC Champagne ; Elevages ; Malterie.
A l’époque où le train était un moyen de transport pratique, un arrêt S.N.C.F. existait à POLISY sur la ligne TROYES – CHATILLON-SUR-SEINE
Géographie et paysages
L’érosion a façonné les rives de la Seine, en allant du bord de la vallée au lit actuel de la rivière (ou à d’anciens lits ce qui ne rends pas facile la lecture du paysage).
On passe de terrasses anciennes (les plus hautes) aux plus récentes (les plus basses). Dans le département de l’Aube, de telles terrasses sont présentes dans la vallée de la Seine depuis sa rencontre avec la Laignes à Polisy jusqu’au Nogentais.
Orientation des églises, basiliques, cathédrales
Le Christ est la lumière du monde : » Je suis la lumière du monde, qui me suit ne marchera pas les ténèbres […] » (Jean VIII, 12).

Le Christ lui-même est la lumière, venu pour éclairer tout homme. La façade et l’entrée principale sont donc à l’extrémité ouest ou l’Occident. L’occident peut venir du latin occidere, occidi, occasum (tomber) ou de son homonyme occidere, occide, occisum (tuer). Là où la lumière du Christ se meurt, se trouvaient souvent les cimetières que l’on traversait avant d’entrer dans l’église.
Deux Ouvrages de Référence


